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Protéger les locataires : le combat contre les logement non décent

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La question des logements non décents est un défi majeur dans la lutte pour assurer des conditions de vie décentes. Effectivement, pour garantir le bien-être et la sécurité des locataires, il est essentiel de se conformer à des normes rigoureuses en matière de confort, de protection et de propreté. Quelles sont les conditions qui qualifient un logement de non décent et quelles sont les mesures à prendre pour assurer la protection des locataires ?

Pour plus de détails, vous pouvez également vous rendre sur le site de votre agence d’architecture.

bâtiments modernes avec de nombreux balcons

Logement décent vs logement non décent

Logement décent

Un logement est décent s’il répond à des critères assurant bien-être et sécurité. La sécurité des locataires est garantie par le respect des droits et obligations légales en location. Le logement doit offrir un environnement sain, sans moisissures, humidité excessive ou nuisibles. Un logement dit décent doit avoir les équipements de confort nécessaires : cuisine, lavabo, eau chaude et froide, et chauffage. Une bonne isolation contre l’air et une ventilation adéquate pour éviter la condensation sont nécessaires.

Un logement décent est caractérisé par 5 critères :

  • une superficie minimale
  • l’absence de danger pour la sécurité et la santé du locataire
  • l’absence d’animaux nuisibles et de parasites
  • une performance énergétique minimale
  • la disponibilité de certaines installations. 
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Logement non décent

Un logement non décent est un logement qui ne respecte pas les critères de confort, de sécurité et de salubrité. L’objectif de ces normes est d’assurer un niveau de vie adéquat pour les résidents. Les défauts présents menacent la qualité de vie et la sécurité des résidents.

En France, des critères définissent un logement non décent. Des sanctions visent les propriétaires ou bailleurs qui les ignorent. Il est crucial de vérifier que les habitations respectent ces normes pour le bien-être des résidents.

Comment reconnaître un logement non décent ?

On considère qu’un logement est indécent lorsqu’il ne respecte pas les normes minimales de confort et de sécurité :

  • L’absence d’une pièce principale d’au moins 9 m2.L’absence d’eau chaude.Une installation électrique défectueuse pouvant représenter des dangers pour les occupants.
  • Un manque de chauffage dans la résidence.
  • Des fenêtres qui ne s’ouvrent pas sur l’extérieur, ce qui compromet la ventilation et la luminosité de l’espace intérieur. 
  • L’existence de pièces humides et mal ventilées qui encourage la formation de moisissures.

Il est primordial de veiller au respect de ces critères afin d’assurer la sécurité des résidents d’un logement.

Logement indigne

L’habitat indigne exclut les logements inconfortables. Le décret du 30 janvier 2002 définis les critères concernant la relation bailleur-locataire.

Conditions de vie dans un logement insalubre

La réalité de vivre dans un logement insalubre est difficile pour de nombreuses personnes. L’excès d’humidité peut pénétrer dans les murs, favorisant ainsi la formation de moisissures. Les résidents rencontrent souvent des difficultés de chauffage, rendant les hivers glaciaux insupportables.

Les fuites de plomberie peuvent causer des inondations et des dommages, mettant en danger les résidents. Dans ces circonstances, chaque jour se transforme en un défi, et la simple existence devient une bataille.

Conséquences sur la santé des résidents

Les répercussions d’un logement non décent dépassent largement l’inconfort physique. Les résidents font face à des dangers pour leur bien-être physique et mental. Des problèmes respiratoires tels que l’asthme et les allergies peuvent être causés par l’humidité et la moisissure. Les maladies liées au froid peuvent être causées par un manque de chauffage adéquat, tels que les engelures ou l’hypothermie. En outre, résider dans un cadre précaire peut entraîner des conséquences émotionnelles, entraînant une augmentation du stress, de l’anxiété et de la dépression chez les résidents.
La santé et le bien-être des personnes sont menacées par ces conditions de vie indignes, les privant de leur dignité humaine la plus basique.

appartement étudiant paris les uns à côté des autres

Quelles démarches entreprendre en tant que locataire pour un logement non décent ?

Si vous avez des doutes quant à la conformité aux normes de décence, prenez des mesures immédiates. Prenez contact avec les autorités compétentes, comme la mairie ou la préfecture, afin de signaler les difficultés rencontrées. En même temps, il est également possible de solliciter l’aide d’associations ou d’organismes spécialisés dans le domaine du logement afin d’obtenir des conseils et un soutien dans vos négociations.

Que faire si vous êtes dans un logement non décent?

En cas de non-respect des normes de décence dans un logement loué, le locataire doit tout d’abord vérifier qu’il n’est pas responsable du mauvais état de son logement :

Veillez à ne
pas obstruer
les ventilations

Ventilation de maison.

Entretenir
les joints
de la douche, des fenêtres etc
.

douche intelligente

Il est responsable des petites réparations et des réparations courantes

préparation d'un dossier

Si le propriétaire semble bien être responsable, le locataire a la possibilité de faire des démarches. Il est dans l’obligation de continuer à payer son loyer et ses charges tant qu’il n’y a pas eu de décision du juge.

Prendre contact avec le propriétaire ou l’agence immobilière

Il est nécessaire d’informer le propriétaire ou le professionnel chargé de la gestion du logement par lettre recommandée avec accusé de réception du mauvais état du logement et de la nécessité de procéder à des travaux. Si un accident se produit en cas d’urgence, il est également envisageable de le prévenir par téléphone. Si le propriétaire ou son représentant est d’accord sur les travaux à effectuer, il est préférable d’établir un document détaillant cet engagement afin de prévenir tout malentendu. Il donne une liste détaillée des travaux à effectuer, leur date de début d’exécution, le délai de réalisation… Il faut préserver toutes les preuves des démarches entreprises.

papier

Quoi faire si le propriétaire ou l’agence immobilière n’est pas d’accord ?

Lorsque le propriétaire ne répond pas ou refuse de réaliser les travaux de mise en conformité deux mois après la demande du locataire par courrier électronique. Il est possible de saisir la Commission départementale de conciliation (CDC). Cette approche est optionnelle car la CDC écoute les deux parties et cherche à trouver une solution qui sera acceptée par ces dernières. Il est également possible de commencer une démarche auprès d’un conciliateur de justice.

Les démarches pour contacter le juge du tribunal

Il existe différentes méthodes pour contacter le juge :

  • Par requête : un document formel qui permet de saisir le tribunal
  • Par assignation : un acte de commissaire de justice, anciennement huissier de justice, informe et convoque une personne devant le tribunal. 

Consultez votre compagnie d’assurance afin de déterminer si vous êtes couvert par la protection juridique. Il est également possible de demander l’assistance juridictionnelle, sous réserve de ressources.

Prévention et sensibilisation

Vous devez impérativement éviter les logements insalubres afin d’assurer des conditions de vie dignes pour tous. Il est donc primordial de sensibiliser les propriétaires, les locataires ainsi que les autorités locales à ce problème.  Effectuez des inspections régulières des logements, de respecter des normes de qualité rigoureuses et de mettre en place des mécanismes de surveillance efficaces afin de repérer et résoudre les problèmes avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. En outre, mettre des fonds dans la rénovation et l’amélioration des logements déjà existants permet de prévenir l’apparition de logements insalubres.  En collaborant afin de susciter la sensibilisation et la prévention, nous pouvons établir des communautés où chaque personne a la possibilité d’accéder à un logement sécurisé, sain et digne.

appartement en angle

Quelle protection du locataire en cas de mesures administratives pour un logement non décent?

Une mesure administrative peut être appliquée à un immeuble ou à un logement (insalubrité, sécurité). Dans cette situation, la loi garantit la protection du locataire, à condition que le logement soit leur résidence principale. Ces protections ne peuvent être accordées aux occupants sans droit.vAu premier jour du mois suivant l’envoi de la notification de l’arrêté ou de l’injonction, le paiement du loyer est interrompu. vLe propriétaire est tenu, de proposer un logement ou un relogement à l’occupant. Si ce n’est pas le cas, il revient au maire, au préfet ou, en cas de transfert ou de délégation de compétence, au président de l’EPCI dans son ensemble. 

La suspension du paiement du loyer

Le paiement du loyer est interrompu dès le premier jour du mois suivant l’envoi de la notification de l’arrêté ou de l’injonction si le traitement de l’insalubrité ou la mise en sécurité sont interrompus. Le paiement du loyer ou de toute autre somme en échange de l’occupation des lieux (indemnité, redevance…) cesse d’être dû à partir du premier jour du mois suivant l’envoi de la notification de l’arrêté. Cependant, les frais demeurent à payer. Le locataire doit reprendre le paiement du loyer le premier jour du mois suivant l’envoi de la notification de levée de l’arrêté.

calculette sur téléphone avec dollars sur une table blanche

Cette disposition ne s’applique pas en cas d’insalubrité causée par la présence de revêtements dégradés contenant du plomb à des concentrations supérieures aux seuils autorisés. Ou lorsque la mesure est eff34mmiiectuée à l’encontre de la personne qui utilise les locaux ou installations. En cas de non-paiement du loyer malgré la notification de l’arrêté, le propriétaire peut demander le remboursement des sommes versées à tort. Il doit soumettre cette demande dans un délai maximal de trois ans. Lorsque le loyer n’est pas payé, l’aide au logement (APL/AL) est suspendue. Dès la levée de l’arrêté, c’est-à-dire une fois que les travaux prescrits par l’arrêté ont été effectués et que le paiement des loyers a été repris, elle sera rétablie. 

L’obligation d’hébergement du propriétaire

Si le propriétaire est interdit temporaire d’habiter, il est tenu de proposer un hébergement gratuit au locataire ou à l’occupant. Il est essentiel que l’hébergement temporaire gratuit réponde aux besoins et aux capacités du locataire. Il ne doit supporter que les frais liés à la consommation des fluides (eau, gaz, électricité).

Si le locataire refuse la proposition d’hébergement

Si le locataire ou l’occupant refuse la proposition d’hébergement adapté faite par le propriétaire, le droit à un hébergement gratuit est perdu. Dans cette situation, le propriétaire a la possibilité de déposer une demande d’expulsion auprès du tribunal judiciaire. Il est impératif que le locataire ou l’occupant autorise les travaux dans le logement ; il ne peut en aucun cas s’y opposer. Une fois les travaux terminés et l’arrêté levé, il doit retourner dans son logement d’origine. Il est impossible de rester dans un logement temporaire. Ainsi, le locataire commence à régler le loyer et les charges (en général, au plus tard le premier jour du mois suivant la levée de l’arrêté). Le bail du logement est prolongé de la période correspondant à la réalisation des travaux jusqu’à la fin de l’arrêté.

stop collé sur une main d'un homme

L’obligation de relogement du propriétaire dans un logement décent

Si une interdiction définitive d’habiter est prononcée, le propriétaire doit proposer un relogement adapté aux besoins et aux capacités du locataire ou de l’occupant. Le locataire doit payer le loyer du nouvel appartement, mais le propriétaire doit lui verser une compensation de trois mois du nouveau loyer. Son objectif est de financer les dépenses liées à l’emménagement. Le locataire demande cette indemnité par lettre recommandée avec accusé de réception. En cas de refus, il a recours au tribunal des contentieux de la protection (injonction de payer). Le locataire perd le droit à un relogement s’il refuse une proposition qui répond à ses besoins et possibilités. Dans cette situation, le propriétaire a la possibilité de déposer une demande d’expulsion auprès du tribunal judiciaire. Au-delà de la date d’interdiction d’habiter, le propriétaire ne peut exiger l’expulsion du locataire ou de l’occupant resté dans le logement frappé d’une mesure administrative.

argent

L’obligation de la collectivité relative à l’hébergement ou au relogement

En cas d’absence de proposition d’hébergement temporaire ou de relogement de la part du propriétaire, la collectivité publique qui a initié la procédure (commune, EPCI ou État) doit prendre en charge cet hébergement ou ce relogement. Le locataire a la possibilité de soumettre cette demande par lettre recommandée avec accusé de réception.  La personne publique qui a initié l’opération (commune, EPCI…) assume l’obligation d’hébergement ou de relogement. Uniquement si elle déclare insalubre un immeuble situé dans une OPAH ou dans une opération d’aménagement. Le maire, le préfet ou le président de l’EPCI peut expulser le locataire ou l’occupant en cas de refus de trois propositions qui répondent à ses besoins et à ses capacités.

Rangée d'immeubles en bord de rue dans une zone urbaine avec des surélévations de diverses hauteur qui offrent l'impression d'avoir un escalier sur les toits

En résumé, les logements insalubres sont une réalité inquiétante, avec des conditions de vie dégradantes qui mettent en péril la santé et le bien-être des résidents. Des problèmes de chauffage et de plomberie à l’humidité et à la moisissure, ces environnements précaires ont des répercussions néfastes sur la santé physique et mentale des personnes.

Afin d’éviter ces situations, il est crucial de sensibiliser et de prévenir. En s’engageant à rénover et à améliorer les logements déjà existants, ainsi qu’en instaurant des dispositifs de surveillance efficaces, nous pouvons collaborer afin d’assurer à chacun un logement sécurisé, sain et digne. Combattre les logements indignes, c’est travailler en faveur de la dignité humaine et du bien-être de chacun.