L’architecture moderne est un courant architectural en expansion permanente. En effet, son aspect évolutif lui permet de s’adapter aux époques et aux goûts personnels. Depuis son invention il y a maintenant 200 ans, elle n’a pas pris une ride et continue de plaire aux amateurs de design épurés et linéaires. L’architecture d’une maison moderne a su maîtriser l’art d’associer singularité et simplicité.
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Les origines de l’architecture moderne
L’architecture moderne est l’un des mouvements architecturaux les plus complexes à définir. En effet, elle s’étale sur plusieurs années d’évolution de design et de styles : l’architecture moderne étant le tronc et ses déclinaisons, les branches.
L’architecture moderne naît au XIXe siècle avec la révolution industrielle, dont l’objectif est de créer le futur. La population grandit à vitesse grand V et le besoin de construire vite et simplement s’intensifie.
Face au mouvement de l’Art Déco, plein de détails étriqués, l’architecture moderne se montre simple, cubique et le béton armé est introduit dans les matériaux de construction. En 1892, Louis Sullivan crée la James Charnley House à Chicago.
Cependant, c’est dans les années 20, l’entre deux guerres, qu’apparaît le style Bauhaus et qu’il inspira les architectes du XXe siècle et plus encore.
Le Corbusier
Un précurseur visionnaire
Né en 1887 et disparu en 1965, Charles-Edouard Jeanneret est un architecte suisse connu sous le nom Le Corbusier. Il est un véritable visionnaire de l’architecture moderne et la maîtrise tant qu’il la théorise en cinq points fondamentaux : les pilotis, le toit plat aménageable en terrasse, le plan libre, la façade libre préférablement en béton et la fenêtre en longueur. Sans ces caractéristiques, un bâtiment n’est pas vraiment considéré moderne à proprement parler. Ce protagoniste de l’architecture moderne est un expert en la compréhension de l’art architectural sur l’idée de mesure humaine.
Les piliers
Les piliers ou pilots dégagent le rez-de-chaussée. En un instant, l’espace est aéré et destiné aux passages. Fini les recoins sombres et obscurs au rez-de-chaussée du bâtiment.
Le toit terrasse
Le toit aménagé n’est en rien une nouveauté mais le rendre plat et accessible est une idée de Le Corbusier. Ce point fondamental n’est pas le moindre puisqu’un espace convivial est ajouté à la demeure sans prendre plus de superficie. Le toit terrasse peut être aménagé en jardin, les végétaux font une excellente isolation, des panneaux photovoltaïques peuvent être installés. On peut aussi installer un terrain de sport, une piscine ou plus simplement, un salon d’extérieur.
Le plan libre
Les architectures du XIXe siècle telles que le néo-classicisme ou l’éclectisme sont étriquées et restreignent face aux progrès technologiques. Les matériaux comme le béton armé et l’acier font leur apparition. Ainsi, les murs et refends porteurs qui soutenaient les structures ne sont plus nécessaires. On utilise maintenant un système de poteaux-dalles pour libérer et décharger l’espace.
La façade libre
Avec les piliers qui donnent un aspect aérien à la structure et les sols en porte-à-faux, la façade est détachée, elle flotte. Bien que les matériaux utilisés soient lourds d’apparence, cette configuration allège les bâtisses.
La fenêtre en longueur
La structure de poteaux-dalles libère les murs des linteaux, des éléments qui soutiennent les matériaux au-dessus de la fenêtre. Cette découverte permet d’installer d’imposantes fenêtres et baies vitrées pour un résultat lumineux, spacieux et éthéré.
Idées sur l’autre rive de la Manche
Le raisonnement de ce créateur hors norme est fondé sur le mouvement, la dynamique du corps humain et l’ergonomie nécessaire pour s’y adapter. L’architecture moderne naît en plein boom industriel du XIXe siècle mais n’en n’est pas le supporteur. En effet, le concept de la cité jardin est un pavillon mi-urbain, mi-rural. La cité jardin est théorisée par le britannique Ebenezer Howard en 1898 et a pour principe de s’éloigner des villes polluantes et polluées sans retourner pour autant à la campagne, trop éloignée.
Le Corbusier reprend ce concept révolutionnaire et l’instaure en France avec les “unités d’habitations”. Ainsi, sont créées les périphéries des villes et les couronnes urbaines. La France est en pleine innovation et réorganisation.
Ses œuvres
La Villa Savoye
La villa Savoye, terminée en 1932, est le parfait exemple des cinq pré-requis d’un bâtiment d’architecture moderne selon Le Corbusier. Cette demeure, conçue pour la riche famille lilloise Savoye, est sur piliers. Le toit terrasse est aménageable, le plan et la façade sont libres donnant un aspect épuré et les fenêtres sont immenses pour ne pas perdre un seul rayon de soleil.
Couvent Sainte-Marie de La Tourette
L’architecture moderne touche même les lieux de culte. En effet, de 1956 à 1960, Le Corbusier réinvente l’imaginaire collectif des couvents avec le Couvent Sainte-Marie de La Tourette à Éveux. Ce bâtiment est à la page et casse les codes de l’architecture gothique en adoptant ceux de l’architecture moderne. Les matériaux sont compactes et lourds mais les formes sont légères et fines.
Les caractéristiques de l’architecture moderne
Formes et volumes
La différence drastique avec l’architecture étriquée du même siècle est notable. Les lignes de l’architecture moderne sont précises, franches et asymétriques. Le modernisme ne souffre pas de manque d’originalité. Au contraire, le génie des architectes modernes ne cessent de créer un amas et même une explosion de prismes. Cette versatilité de style permet de mettre dans la même catégorie l’Opéra de Sydney et le Centre Pompidou.
L’architecture moderne est imposante et impressionnante. Son aspect minimaliste est réconfortant pour les uns et repoussant pour les maximalistes. Les volumes ne sont pas restreints mais amplifiés.
Matériaux nobles et écoresponsabilité
L’éco-futurisme est le mot d’ordre de l’architecture moderne. Les matériaux nobles tels que le verre, le bois, la brique ou le composite aluminium apportent un double aspect de conscience écologique racinée dans les matériaux longue durée et peu polluants.
L’architecture moderne représente l’apogée des toits-terrasses et des murs végétaux, combinant esthétisme et isolation thermique et acoustique.
La popularité du mouvement moderniste se tient dans ses bâtiments à faible consommation énergétique avec les panneaux photovoltaïques et la géothermie. L’objectif est de créer des édifices autosuffisants.
Des bâtiments lumineux et vivants
L’utilisation de verre comme matériau principal des bâtisses d’architecture moderne alliée aux imposantes fenêtres permet une entrée de lumière sans pareil. Cet atout diminue d’autant plus la consommation d’énergie dans l’éclairage. Que ce soit aux murs, aux plafonds ou aux sols, l’architecture moderne peut ressembler à un grand aquarium qui autorise la vue sur l’extérieur.
Le Bauhaus
Le concept
L’intérieur phare de l’architecture moderne arrive après la création du mouvement en lui-même. En effet, c’est après la Première Guerre mondiale que Walter Gropius dessine des designs qui deviennent intemporels rapidement. La république de Weimar était une période artistique pleine d’extravagance contrastant avec la pauvreté de l’Allemagne après la défaite militaire. Cependant, le style Staatliches Bauhaus, qui signifie maison de construction, est ancré dans une simplicité extrême. L’objectif est de mêler art et artisanat, épuré et fonctionnel.
Du mobilier léger mais résistant
Le mobilier est uniquement une déclinaison de l’architecture moderne. Dans les années 20, on recherche des matières plus malléables et flexibles permettant de créer des formes jamais vues auparavant.
Le fauteuil Wassily
Marcel Breuer est un designer hongrois qui était un élève de l’école Bauhaus. C’est en 1925, impressionné par la légèreté et la résistance de son vélo que Breuer décide de créer une chaise répliquant ces atouts. Le fauteuil wassily en acier tubulaire voit le jour. Cette pièce est pratique et fonctionnelle mais élégante et artistique.
Le vase Aalto
L’art moderne est un temps d’expérimentation des matériaux, des textures et des formes. Le verre fait de nouveau son apparition dans la décoration d’intérieur. Le designer finlandais Alvar Aalto crée un vase qui porte son nom : le vase Aalto. Conçu pour la décoration d’un restaurant luxueux situé à Helsinki, Alvar Aalto trouve son inspiration dans la garde-robe féminine. Inspiré des jupes traditionnellement portées par les femmes inuit, le designer souffle lui-même le verre pour atteindre la forme désirée.
L’intérieur moderne
L’intérieur moderne classique
Les tissus chaleureux tels que la laine apportent l’apparence accueillante aux lignes sobres et droites de l’architecture moderne. Cette opposition fait toute la beauté de l’architecture moderne : des tissus doux au milieu de lignes froides et strictes. C’est pourquoi on y retrouve de la laine, du velours, des fourrures et du coton.
Quant aux couleurs, on retrouve les couleurs primaires : rouge, bleu et jaune. Une pièce bauhaus est une réinvention de l’œuvre Composition II en rouge, bleu et jaune de l’artiste néerlandais Piet Mondrian, peinte en 1930.
En effet, l’architecture et les mouvements artistiques sont intimement liés. Ce n’est donc pas surprenant de voir que le Bauhaus et le néoplasticisme, tous deux nés dans les années pendant l’entre deux guerres, se reflètent : les lignes droites et précises, les couleurs primaires.
Mais avant tout ! La base est blanche, pure et vierge, ce qui contraste avec les couleurs éclatantes. Cela rend l’architecture moderne indémodable et intemporel.
L’intérieur moderne contemporain
Tandis que l’architecture moderne du XXe siècle assumait des couleurs vives et pep’s, l’entrée dans le XXIe siècle a neutralisé ces couleurs. Désormais, le gris, le taupe, le noir et le blanc sont à l’honneur. Il faut tout de même des touches de couleurs qu’on préfère pastel ou par petites touches par ci et par là. Le mobilier conserve son aspect aérien et des matériaux épurés font leur arrivée tels que l’acier inoxydable, l’inox…
Le Bauhaus reste une fondation indéniable de l’intérieur moderne mais on qualifie l’aménagement de scandinave. En effet, les nordiques ont rapidement pris inspiration du concept Bauhaus. Il convient parfaitement à leurs conditions de vie qui demandent des meubles ergonomiques et légers laissant passer la lumière. La patte suédoise s’impose dans les années 60 comme LA déco moderne par excellence.
Les différents types d’architecture moderne
Minimaliste
L’architecture moderne minimaliste est un épitôme de simplicité. En effet, les bâtisses minimalistes sont de grands blocs de béton. Ce mortier qui grandit très rapidement en popularité au XXe siècle permet de créer des bâtiments sans joints aux aspects infinis. L’architecture minimaliste est retrouvée avec les maisons californiennes classiques.
Introvertie
L’architecture moderne se fond parfois dans l’environnement qui l’entoure. En effet, une architecture introvertie a un côté éco-responsable, elle arbore un extérieur froid et symétrique mais est entourée d’arbres et de plantes différentes.
Extravertie et expressive
L’Opéra de Sydney
À contrario de la configuration introvertie, l’extravertie exalte des formes audacieuses, affirmées et osées. L’Opéra de Sydney est un exemple avec son toit en pic de hérisson fusant dans tous les sens. Le million de tuiles de céramique beige mat ou blanc brillant sont toutes identiques et auto-nettoyantes. Son architecte, le danois Jørn Utzon, voulait devenir marin et l’opéra se situe au port Jackson : quand le destin opére, il fait de cette structure un voilier avec le vent en poupe inarrêtable.
La Philharmonie de Paris
La Philharmonie de Paris est également une prouesse d’architecture moderne. En effet, construite en 2015, cette bâtisse dépasse les espérances de tous ceux impliqués dans sa conception. Faite d’aluminium, elle est couverte de pavés superposés horizontalement coupés d’un aileron vertical pour créer un jeu avec les lignes de perspectives existantes. La Philharmonie s’élève comme une colline de métal offrant un panorama sur Paris, sa périphérie et au-delà.
En somme, ces bâtiments sont le reflet de la créativité qu’ils abritent de par leur complexité, la subtilité des détails et l’audace des matériaux. Tandis que l’architecture est le deuxième art, son importance est souvent sous-estimée.
Ainsi, l’architecture moderne est peut-être le style qui ne cessera jamais de nous accompagner. En effet, son concept même est de se réinventer, de se moderniser. De moins, sans lui, les maisons, les immeubles et les grattes-ciels n’auraient pas les mêmes designs aujourd’hui.
En espérant que tu repars avec un œil neuf sur l’architecture qui t’entoure !
